Interview de Michel Raynal sur C8

Interview de Michel Raynal sur C8

La chaîne de télévision C8 diffusait le 10 janvier 2018 une interview de Michel Raynal sur le yéti, dans le cadre de l’émission quotidienne « William à midi » de William Leymergie.

Le prétendu "yéti" du musée de Reinhold Messner : un ours, de toute évidence !

Le prétendu « yéti » du musée de Reinhold Messner : un ours, de toute évidence !

Le prétexte de cet entretien est la publication récente (29 novembre 2017) d’un article scientifique (Lan et al., 2017) sur une analyse de poils attribués au yéti ou « abominable Homme-des-Neiges« , qui se sont révélé être des poils d’ours bruns (Ursus arctos), résultat absolument indiscutable, bien qu’assez prévisible : lorsque parmi les poils étudiés figurent ceux prélevés sur le prétendu « yéti » exposé dans le musée de l’alpiniste italien Reinhold Messner à Bolzano, il n’est pas du tout étonnant qu’on confirme qu’il s’agit en fait d’un ours.

« Ce qui est beaucoup plus discutable, dit Michel Raynal, c’est que l’on en tire la conclusion hâtive et définitive que « le yéti est un ours« , et que cela referme définitivement le dossier ».

Comme il le souligne dans cet entretien, outre plusieurs dizaines de témoignages qui décrivent un singe anthropoïde à la tête « en pain de sucre » (Heuvelmans 1958), on ne saurait écarter aussi facilement les pistes de yéti, dont celle suivie par le géologue Pierre Bordet, du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris lors de l’expédition au Makalu en 1955.

Comme le rappelle Michel Raynal (ce passage de l’interview n’a pas été retenu au montage), Pierre Bordet a suivi la piste sur plus d’un kilomètre, compté près de 3000 empreintes d’un animal bipède (alternance régulière pied gauche – pied droit), et manifestement un primate :

« A un moment, il est arrivé en haut d’un petit mur de roches de 1m50 de haut… Il a sauté directement et continué ; pas traces de ses pattes de devant.  »
« […] le premier [doigt] vers l’intérieur plus gros que les autres et peut-être légèrement en retrait… il n’y a pas de traces de griffes « 

Quant à obtenir une preuve indiscutable de l’existence du yéti et de sa nature zoologique, sans même espérer obtenir un spécimen complet (cadavre ou individu capturé), on peut désormais compter sur les techniques d’analyses ADN, qui restent à mettre en oeuvre sur des échantillons beaucoup plus prometteurs, notamment des excréments relevés sur des pistes de yéti. (*)

Voici le replay de l’émisson de C8 et l’intervention de Michel vers 41 minutes 20 secondes :
https://www.mycanal.fr/d8-info/william-a-midi-10-01-2018/p/1476454

Références :

BORDET, Pierre
1955 Traces de yéti dans l’Himalaya. Bulletin du Muséum National d’Histoire Naturelle27 [n° 6] : 433-439 (décembre).

HEUVELMANS, Bernard
1958 Oui, l’homme-des-neiges existe. Sciences et Avenir, n° 134 : 174-179, 220 (avril).

LAN Tianying, Stephanie GILL, Eva BELLEMAIN, Richard BISCHOF, Muhammad Ali NAWAZ and Charlotte LINDQVIST
2017 Evolutionary history of enigmatic bears in the Tibetan Plateau–Himalaya region and the identity of the yeti. Proceedings of the Royal Society B284 : 20171804. http://dx.doi.org/10.1098/rspb.2017.1804

RAYNAL, Michel : 
http://cryptozoo.pagesperso-orange.fr/actualit/2018/c8.htm

(*) Aujourd’hui on peut extraire l’ADN du propriétaire d’une simple trace de pied laissée sur un sol.

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