ADN de bigfoot : Sommes-nous sur la mauvaise piste ?

Pendant des années l’étude du bigfoot s’est concentrée autour de quelques objets, d’observations, vocalisations, constructions étranges de branches, et de traces. Les empreintes de bigfoot ont de loin constitué nos preuves de base. Il serait intéressant de voir quelle quantité de plâtre et d’autres matériaux de moulage a été achetée et utilisée par les chercheurs de bigfoot au fils des années. Nous cherchons tous des empreintes parfaites, de grande taille, avec des orteils nets avec des dermatoglyphes, mais nous en trouvons rarement. Les empreintes de plâtre remplissent des boites et des tiroirs entiers, sont exposés sur des étagères et emmenées en tournée de conférence en conférence. Quelques fois nous payons même pour réaliser des copies de ces grandes empreintes mystérieuses.

Les traces de bigfoot ont toujours été notre relation la plus étroite avec ces géants velus.

Même la science s’est intéressée à certaines de ces traces. Ou du moins quelques scientifiques l’ont fait. Certainement personne dans ce milieu n’entamerait le débat concernant les empreintes de bigfoot sans mentionner au moins le Dr Jeff Meldrum . (Concernant le parcours du Dr Meldrum : http://www.isu.edu/rhi/editor.shtml )

Meldrum est en effet un des rares scientifiques au monde qui ait pris le temps d’étudier les empreintes en tant qu’élément de preuve et qui ait pris conscience de leur valeur potentielle.

Sa base de données de moulages d’empreintes de pas de bigfoot est une des initiatives parmi les plus importantes dans l’histoire du Sasquatch : elle contient une quantité énorme d’information au sujet de ces créatures non documentées. C’est du moins mon opinion.

 Mais les empreintes de pas de bigfoot sont une épée à double tranchant.

Bien que les emprientes soient probablement les preuves les plus couramment trouvées que nous puissions attribuer au bigfoot, on ne les trouvent pas tout le temps et partout. Elles doivent avoir été faites sous de bonnes conditions environnementales, ensuite nous devons passer à cet endroit et, enfin, les remarquer. Quelqu’un du moins doit le faire.

y attendre), vous devez donc vous écarter des chemins fréquentés la plupart du temps pour découvrir où des bigfoots auraient laissés des empreintes.

Quand vous en  trouvez  elles sont généralement peu nombreuses, espacées entre elles, et quasi jamais complètes. Mais parfois nous avons de la chance, et nous tombons par hasard sur une piste. Tel fut le cas de la piste de London que Cliff Barackman a longuement étudiée, avec l’aide bien sûr de Chris Minniear et plusieurs autres chercheurs réputés. (Au sujet de la piste de London : http://cliffbarackman.com/bigfoot-prints/the-london-trackway-2/ )

Dans des situations comme celle-ci vous vous trouvez face à de multiples empreintes. La piste de London est étonnante parce qu’il y avait plus de 100 traces – 126 je crois- et plusieurs de ces moulages ont été ajoutés à la base de données du Dr Meldrum, si je ne me trompe pas. Encore une fois, une quantité énorme d’informations à étudier.

Il y a malgré tout un problème.

Les traces de pas, comme nous le savons tous, peuvent être falsifiées. Elles peuvent être mal identifiées aussi. Une empreinte de bigfoot n’est pas toujours une empreinte de bigfoot. En fait, elles sont faciles à falsifier, et assez facilement identifiées de façon erronée par des yeux non avertis.

Des empreintes humaines, des empreintes d’ours, des doubles pas, il y a divers types de traces qui ont été prises par erreur, est une quantité importantes de traces ont été truquées, pour une raison ou une autre.

Ray Wallace a connu la célébrité pour avoir falsifié des traces, bien que ce fût après sa mort que le fait a été reconnu

Le plus gros problème avec des emprientes est que bien qu’elles nous offrent des informations, elles ne prouvent rien. Nous n’avons aucune preuve que le bigfoot ait produit l’empreinte en question, et comme nous savons, les traces ne sont pas suffisantes pour valider l’existence de ces créatures. La science exige davantage, et cela à juste titre.

Des chercheurs ont longtemps polémiqué sur cette réalité, parce que nous savons tous à quoi elle se résume : étude génétique, Kill contre non-Kill car il nous faut un corps. Les vidéos et les photos sont-elles des preuves suffisantes ? C’est l’éternelle polémique concernant le bigfoot.

Et si nous prenions les choses par le mauvais bout ? Et si nous avions la clé depuis longtemps qui nous permettrait de résoudre le mystère, et si elle repose juste là sous notre nez ? Ou dans ce cas, plus exactement nos pieds.

Un article a été publié récemment au sujet d’une équipe de scientifiques qui étudiaient la possibilité d’identifier des créatures marines en effectuant des analyses génétiques sur l’eau de mer. L’eau de mer contient de l’ADN dans les particules microscopiques des diverses organismes vivants dans l’océan . C’est logique, hein ? Jetez un œil là-dessus :

http://www.eurekalert.org/pub_releases/2014-01/uow-dd011314.php

 Extraire de l’ADN des empreintes.

Pourquoi donc ne pas appliquer cette même logique au bigfoot ?

Nous savons qu’ils ne portent pas de chaussures, et chaque fois qu’ils font un pas, ils laisseraient donc de l’ADN derrière eux. De nombreux chercheurs ont examiné des traces, à la recherche de sang ou de fibres de poils pour en faire analyser l’ADN avant de mouler leur toute dernière découverte, mais nous avons ignoré que les traces en elles-mêmes pouvaient constituer une source possible d’ADN. Nous savons tous qu’il ne faut pas coller nos langues à un poteau métallique en hiver. Pourquoi donc ? Parce que nous savons qu’un gros morceau de notre langue y restera collé. Je suis sûr que la plupart d’entre nous a fait la même expérience à un moment ou un autre avec un morceau de glace sur la lèvre. À un niveau bien moindre, que supposez-vous qu’il arrive quand un bigfoot pose son pied sur un sol couvert de neige ? Je veux bien parier que de l’ADN reste derrière lui.

Comme nous savons aujourd’hui que des échantillons d’ADN peuvent être extraits et utilisés pour identifier des animaux à partir de l’eau, ceci peut-il être appliqué pour des empreintes dans la neige, ou d’autres substrats tels que de la terre ou de la boue ? D’une façon assez étonnante, la réponse est oui. Selon du moins ces découvertes publiées en 2007 : http://canadianfieldnaturalist.ca/index.php/cfn/article/viewArticle/482

Au fur et à mesure que la technologie et les techniques avancent dans le domaine de l’identification et l’analyse génétique, de nouvelles portes s’ouvrent sur des possibilités que nous n’avions pas auparavant. Je propose que ce soit la direction que devrait suivre l’étude du bigfoot si l’on veut reconnaître l’existence de cette espèce.

Au lieu de détruire des traces en créant des répliques en plâtre, des efforts devraient se concentrer sur la documentation vidéo et photographique des empreintes sur le terrain. Les chercheurs devraient apprendre la procédure exacte de récupération et de manipulation des indices en vue d’une analyse génétique éventuelle. Les techniques pour y arriver devraient être développées. Je suis certain qu’il y aurait beaucoup plus en jeu lors de la tentative d’extraction et de conservation d’une empreinte entière à la différence d’un unique poil.

Les chercheurs devraient de la même façon et avec une même rigueur chercher à analyser des traces de pas.

Le but serait d’exclure quasi, si ce n’est pas toute, l’entièreté des possibilités que l’impression d’une empreinte ait été faite par un animal connu, et pas par un véritable bigfoot.

Une documentation vidéo et photographique appropriée y jouerait bien sûr un rôle important.

Dans ce sens d’autres pourraient étudier l’empreinte, et aider à exclure de possibles erreurs d’identification de l’empreinte.

L’état et l’ancienneté de la trace de pas joueraient également un rôle important. Plus la trace est fraîche mieux c’est. Il existe des méthodes pour déterminer ces éléments : il nous faut juste les apprendre. Le type de substrat dans lequel se trouve l’impression serait un facteur tout aussi important.

Un autre aspect fondamental serait la mise au jour des canulars.

Il est nécessaire que les chercheurs apprennent comment reconnaitre une falsification d’une impression réelle. Encore une fois, cette information est déjà présente sur le terrain, il faut juste être au courant de ce qu’elle est.

L’aspect positif est qu’une personne pourrait truquer facilement une empreinte, en faire un moulage de plâtre et puis la présenter à tout le monde comme étant authentique. De quelque manière que ce soit, un mystificateur ne truquerait pas une impression et puis l’envoyer à analyser pour une identification génétique, conduisant à la révélation que l’empreinte a été fabriquée.

Je réalise que, comme c’est le cas en toutes choses, un certain nombre d’obstacles se présenterait. Je ne prétends aucunement le contraire. Je pense de toute façon que ce serait notre meilleure chance pour obtenir de véritables preuves génétiques de l’existence du bigfoot.

Non seulement l’argument concernant le matériau source serait plus solide, mais on trouverait la preuve de l’authenticité des traces de pas pour le rendre crédible. C’est bien meilleur que des poils trouvés au hasard collés sur un arbre, ou un tas d’excrément mal identifié, qui fournissent rarement des données substantielles. Avec la coopération de scientifiques reconnus dans leur spécialité, tels Todd Disotell, Bryan Sykes, Jeff Meldrum, etc, je crois que ceci pourrait être une possibilité réelle qui suscitera certainement notre attention immédiate.

 

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