Description d’une nouvelle espèce de manakin au Pérou

Description d’une nouvelle espèce de manakin au Pérou

 

Description d'une nouvelle espèce de manakin au PérouCette espèce, qui a été nommée Machaeropterus eckelberryi, vit dans le nord du Pérou et possède un chant nuptial distinct.

Dans un article publié en 2017 dans la revue Zootaxa, les ornithologues Daniel F. Lane, Andrew W. Kratter et John P. O’Neill ont décrit une nouvelle espèce de manakin du genre Machaeropterus présente dans le nord du Pérou, dans les départements de Loreto et de San Martín. Elle est presque identique morphologiquement à la sous-espèce aureopectus du Manakin rubis (M. regulus), mais ses vocalisations sont nettement distinctes.

Sa description est basée sur l’analyse de spécimens naturalisés : le mâle a une couronne rouge, un dessus vert olive, une tête grisâtre, une gorge blanchâtre et un dessous blanchâtre strié de marron noisette. Les rachis des sixième, septième et huitième rémiges secondaires sont élargis et s’écartent légèrement vers l’extérieur à 3 mm de leur extrémité. Les rectrices ont un rachis épaissi.

Les auteurs de l’étude ont proposé de nommer cette espèce Manakin strié du Pérou ou d’Eckelberry (Machaeropterus eckelberryi) d’après le nom de l’un des plus importants artistes naturalistes américains du 20ème siècle, Donald R. Eckelberry.

Le mâle se distingue de celui de M. r. aureopectus par la présence d’une tache jaune sur la poitrine et par le dessus vert olive et non pas vert doré. La femelle a également le dessus davantage vert olive que celle de M. r. aureopectus. Les rémiges secondaires internes du mâle immature ne sont pas légèrement modifiées comme celles de l’adulte. Ses pattes sont brun sombre à gris-rosé.

Le chant des manakins du genre Machaeropterus peut être vocal ou d’origine mécanique (vibration des rémiges secondaires frottées les unes contre les autres). Le chant du mâle de Machaeropterus eckelberryi est distinct de ceux de M. regulus et de ses sous-espèces : c’est un « chiWEE ? » simple, montant et émis rapidement, sans motif caverneux de basse fréquence.

(Pour écouter un enregistrement du chant de Machaeropterus eckelberryi réalisé au Pérou par Hans Matheve le 25/12/2010 rendez-vous ici)

Son comportement est très proche de celui de M. r. striolatus : il vit dans les forêts à mi-hauteur et dans la canopée et se nourrit principalement de fruits des arbres de la famille des Melastomacées. Il mange aussi probablement des arthropodes.

Son aire de répartition semble isolée de celles de M. regulus et de ses sous-espèces, les cordillères Azul et Escalera et la vallée de Mayo semblant constituer des barrières. Il partage toutefois l’habitat du Manakin tête-de-feu (Machaeropterus pyrocephalus). Il vit dans le parc national de la Cordillera Azul, le plus vaste du Pérou, et il fréquente des forêts poussant sur un sol impropre à l’agriculture, ce qui suggère qu’il n’est pas menacé.

D’autre part, en se basant sur des caractéristiques vocales et morphologiques, les auteurs de l’étude confirment également l’isolement génétique du Manakin rubis (Machaeropterus regulus) de la forêt Atlantique brésilienne du Manakin strié (Machaeropterus striolatus) et de ses sous-espèces M. s. striolatus (Amazonie), M. r. obscurostriatus et M. r. zulianus (Andes vénézuéliennes), M. r. antioquiae (Andes colombiennes) et M. r. aureopectus (région des tépuis au Venezuela et dans les Guyanes).

(Publié sur Ornithomedia le 26/09/2017)

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