Quoi de neuf sur la Planète Crypto? 3 oiseaux pour le prix de deux

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L’oiseau de paradis de Vogelkop : un plumage d’un noir intense

(d’après  Sarah Vidal sur POSITIVR)

Une nouvelle espèce d’oiseau de paradis vient d’être découverte en Nouvelle-Guinée. Son plumage est d’un noir presque absolu. Pour séduire, il danse…

Les oiseaux de paradis, ou Paradisiers superbes – à ne pas confondre avec la plante vivace aux formes rigolotes – sont une espèce d’oiseaux très spéciale. En effet, le plumage des mâles de certaines espèces possède la particularité d’absorber environ 99,95% de la lumière. Autrement dit, leur plumage est si sombre qu’il se rapproche du noir parfait.

Dans le règne animal, les mâles se donnent souvent beaucoup de mal pour attirer leurs futures partenaires. Certains changent de forme, d’autres se parent de couleurs tape-à-l’œil, d’aucuns vont même jusqu’à réaliser des œuvres d’art. Chez le Paradisier superbe, une nouvelle espèce aux particularités remarquables vient d’être découverte en Nouvelle-Guinée : son plumage est si noir qu’il absorbe 99,95% de la lumière. C’est l’oiseau de paradis de Vogelkop.

Cette caractéristique singulière lui vaut d’être comparée au Vantablack, une matière composée de minuscules tubes de carbone, utilisée dans les nanotechnologies. Agencés verticalement, les nanotubes sont serrés les uns contre les autres, ce qui a pour effet d’absorber la lumière à 99,965%. Notre drôle d’oiseau n’en est pas loin !

Ce noir profond fait ressortir de manière intense le peu de couleurs qu’il a sur lui : des reflets bleus sous les yeux, ainsi que sur son élégante collerette, et l’intérieur du bec tout jaune. Et c’est ainsi, tout pimpant, qu’il se met à danser pour impressionner les donzelles. En atteste cette vidéo du National Geographic :

Description d’une nouvelle espèce de zostérops en Indonésie…ou plutôt deux

Le site Ornithomedia.com vient de publier la découverte de deux espèces d’oiseaux en Indonésie.

Description d'une nouvelle espèce de zostérops en Indonésie

Le Zostérops de Wangi-Wangi (Zosterops sp. nov.) est endémique de l’île de Wangi-Wangi, dans l’archipel indonésien des Wakatobi, et il n’a pas encore de nom scientifique. Notez son ventre jaune et son gros bec jaune. Photographie : Nicola Marples and David Kelly / Zoological Journal of the Linnean Society

Des ornithologues ont décrit une nouvelle espèce sur les îles Wakatobi, le Zostérops de Wangi-Wangi (Zosterops sp. nov.), et ils proposent d’élever au rang d’espèce la sous-espèce flavissimus du Zostérops à ventre citron.

L’Indonésie est un vaste archipel de 13 466 îles à cheval sur trois zones biogéographiques : indomalaise à l’est, wallacea au centre (lire L’évolution des espèces : Darwin célébré, Wallace oublié), et l’australasienne à l’est. Ce pays constitue donc un terrain d’étude passionnant pour observer et comprendre les mécanismes évolutifs et de spéciation, notamment d’oiseaux : de nouvelles espèces sont ainsi assez régulièrement découvertes, comme le Pouillot de Rote (Phylloscopus rotiensis), qui a été décrit officiellement en 2018 (lire Description d’une nouvelle espèce d’oiseau en Indonésie, le Myzomèle de Rote).

Situation de l'archipel des Wakatobi Le genre Zosterops est composé de 140 espèces de passereaux africains, asiatiques et océaniens, dont certains ont une une large aire de répartition, alors que d’autres ne sont présents que sur des îles (lire Découverte à Bornéo de deux espèces d’oiseaux encore inconnues) : en effet, ce sont des oiseaux qui ont une grande capacité de colonisation et donc potentiellement de formation de nouvelles espèces.

Des ornithologues du Trinity College Dublin (Irlande) et de l’université l’Halu Oleo (Indonésie), ainsi que des membres de l’organisation de conservation et de recherche Operation Wallacea, ont étudié les limites spécifiques des zostérops présents dans le sud-est de l’île indonésienne des Célèbes (Sulawesi) en se basant sur des analyses de l’ADN mitochondrial, morphométriques, vocales et de plumage, et ils ont présenté leurs résultats dans un article publié en ligne le 23 avril 2019 dans le Zoological Journal of the Linnean Society.

Leurs travaux ont révélé l’existence d’une nouvelle espèce de zostérops qu’ils proposent de nommer le Zostérops de Wangi-Wangi (Zosterops sp. nov.), et qui n’a pas encore de nom scientifique. Son plus proche parent, le Zostérops de Murphy (Zosterops murphyi), endémique des îles Salomon, est séparé de plus de 3 000 km.

Le Zostérops de Wangi-Wangi avait été observé et photographié pour la première fois en septembre 2003 par une équipe du Trinity College Dublin sur l’île de Wangi-Wangi, dans l’archipel des Wakatobi, mais son statut taxonomique vient seulement d’être établi. Lors de cette expédition, un oiseau avait été capturé et bagué, et les ornithologues avaient noté son ventre blanc (et non pas jaune comme celui des autres zostérops de l’archipel), son chant distinct, sa taille importante et son gros bec jaune (et non pas noir et fin, comme celui des autres zostérops de l’archipel).

Le Zostérops des Wakatobi (Zosterops flavissimus)

Le Zostérops des Wakatobi (Zosterops flavissimus) est endémique des îles du même nom. Photographie : Nicola Marples and David Kelly / Zoological Journal of the Linnean Society

Les ornithologues avaient réalisé il y a 16 ans qu’il s’agissait probablement d’une espèce non encore décrite. Ils avaient mesuré l’individu capturé, pris des photos et prélevé des plumes pour effectuer une analyse génétique, puis ils l’avaient relâché. Ne disposant donc pas d’exemplaire de référence (holotype) naturalisé à déposer dans un musée, ils n’avaient pas pu lui donner un nom scientifique : ils ont prévu de capturer d’autres individus pour les mesurer, puis de les remettre en liberté ensuite.

Il n’y aurait que 200 couples de Zostérops de Wangi-Wangi, et ils vivraient dans les vestiges de forêts encore épargnés par le déboisement.

Dans le même article, les auteurs proposent que la sous-espèce flavissimus du Zostérops à ventre citron (Zosterops chloris), présente uniquement sur les îles Wakatobi, soit élevée au rang d’espèce à part entière et quelle soit nommée le Zostérops des Wakatobi (Z. flavissimus) : elle diverge génétiquement de la sous-espèce nominale Z. c. chloris (leur séparation remonterait à 800 000 ans), mais aussi par sa taille et son chant.

Ces résultats démontrent que les îles Wakatobi devraient être considérées comme une Zone d’Oiseaux Endémiques et que ses habitats naturels restants, qui sont soumis à une forte pression humaine, devraient être protégés.

Les auteurs ont enfin effectué la première évaluation moléculaire et phénotypique du Zostérops péninsulaire (Zosterops consobrinorum), un endémique de l’île de Sulawesi, et ils en ont conclu que sa taxonomie ne devait pas être modifiée.

 

 

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