Les Chroniques de MBSnatura (12) : De la problématique de la véracité de certains faits

Nous traiterons dans cette nouvelle Chronique de la problématique de la véracité de certains faits rapportés par des gens, en cryptozoologie, en ufologie, et dans bien d’autres domaines, tout comme la relation parfois difficile à appréhender entre la réalité et la fiction.

S’ajoute, à ce qui précède, les possibilités de dissimulation et de manipulation.

Un fait peut être connu ou bien inconnu

Un fait peut être connu ou bien inconnu… S’il est inconnu, il peut le rester indéfiniment, surtout s’il est détenu par une seule personne, mais plus le nombre de personnes au courant augmente, plus le risque d’une fuite, d’une révélation, augmente, et je dirai même que la probabilité de la fuite est en progression géométrique quand le nombre de personne au courant est en progression arithmétique.

Dans ce cas, comment d’autres personnes (physiques ou bien morales) peuvent contrer ce risque.

Il y a la méthode la plus brutale qui est celle d’empêcher la personne de pouvoir parler, définitivement, mais elle comporte des risques, car rien ne permet d’être sûr que cette personne n’a pas déjà parlé à d’autres personnes, ce qui obligera à renouveler l’opération, autant de fois, et au delà d’un certain nombre de personnes éliminées, cela va commencer à se voir(même en simulant des suicides, des crimes crapuleux, des accidents, etc.), ce qui va entraîner l’attention générale sur ce que l’on veut empêcher d’être révélé, et d’autant plus qu’une personne au courant, voyant le danger qu’elle court, peut décider de se protéger en révélant ce qu’elle sait, après quoi, sa disparition soudaine aura l’effet de crédibiliser ce qu’elle aura révélé.

Et en plus, cette méthode implique de savoir, sans erreur, à combien de personnes la personne source a déjà parlé, et qui elles sont, ce qui n’est jamais assuré.

Une autre méthode, est, paradoxalement, de ne pas bouger ni réagir, quand un fait gênant apparait, en espérant que, en l’absence de reprise par divers supports, et sans une dénégation de faite, créant alors une polémique, il disparaitrait vite, emporté dans le flot continu des nouvelles journalières, et cela suffit très souvent.

Dénier, par contre, est plus dangereux car cela entraîne une attention plus marquée de diverses personnes pouvant décider d’entrer dans le bras de fer entre le fait et sa dénégation, et si l’effet d’autorité ne suffit pas, pour que le dénégation l’emporte, cela peut mal tourner.

Une autre méthode est de « noyer le poisson », en accumulant, autour de ce fait, d’autres faits similaires, mais déjà auto-décrédibilisés par leur teneur, et donc, qui seront décridibilisants pour le fait réel, par effets de halo et d’amalgame.

Si cela ne suffit pas, pourront être cumulées la décridibilisation du fait et/ou celle du témoin (s’il est décridibilisé, ses propos le seront aussi, mêmes s’ils sont vrais).

L’œuf et de la poule

Ce qui précède est un très court abord de tout ce qui relève des techniques d’attaque de certains faits, afin qu’ils ne soient justement pas considérés comme des faits authentiques.

Dans ce contexte, et relevant du célèbre dilemme de l’œuf et de la poule, il est parfois impossible de démêler qui a engendré l’autre, entre la fiction et la réalité, et tout récemment, vous preniez comme exemple le cas du Chupacabras.

Mais il en est de même dans d’autres cas de la cryptozoologie comme de l’ufologie.

Certaines personnes allant même jusqu’à supposer que la sortie de films sur tel thème ou bien tel autre thème, n’était pas seulement due à la volonté d’exploiter un sujet dans l’air du temps, mais que ce genre de film était réalisé pour décrédibiliser ce thème au yeux du grand public qui, plus tard, quand un témoin en parlera, considèrera que c’est parce qu’il a vu tel ou tel film, sur le sujet, qu’il a ensuite cru voir ce qu’il a vu.

Bien entendu, ce qui vaut pour un film, vaut aussi pour un livre, etc.

Cela s’appelle cacher un secret en l’exposant en plein jour et sur la place publique.

Toute ressemblance avec des faits…

De tout ce qui précède, vous saurez bien en faire des corrélations avec des faits et des événements divers, connus de vous, comme je peux en faire autant pour des faits connus de moi.

Pour paraphraser la célèbre note des films de fiction : toute ressemblance avec des faits, des personnes, des organismes, existants ou bien ayant existé ne sera PAS le fait du hasard.

Puisque nous sommes dans le secret, il est parfois utile, pour ne pas dire indispensable, de savoir le garder, aussi, de notre côté.

Et je vais vous donner un exemple de ce qu’il ne faut pas faire, comme illustration éclairante.

Depuis plusieurs décennies, un explorateur français, Thierry Jamin, a cherché la citée inca de Paititi, la légendaire cité, supposée être en Amazonie péruvienne, et qui aurait été le refuge final du dernier Inca et de son peuple.

Après bien des expéditions plus ou moins fructueuses, il était arrivé, récemment (depuis environ cinq années), à circonscrire sa zone de recherche et même à déterminer la position exacte de cette cité.

Et il aura beaucoup communiqué, sur ses résultats, soit dans ses vidéos, sur Internet, soit en informant les autorités archéologiques du Pérou.

Bien qu’il n’ait pas encore pu obtenir l’autorisation de se rendre sur place, malgré des demandes renouvelées, il a déjà pu survoler la zone, et il s’est alors rendu compte qu’il y avait été précédé, de quelques années, une zone de poser d’hélicoptère étant encore visible, dégagée dans la végétation, ainsi que les traces d’un campement.

Ce qui s’est très probablement passé, c’est que, avec la complicité de certaines personnes, au gouvernement, dans les forces armées, etc., une expédition est allé fouiller, clandestinement, la cité, la dépouillant de tout ce qui était transportable et de valeur, ne laissant que les bâtiments, et cela, juste en utilisant toutes les informations que Thierry Jamin a fort obligeamment rendues publiques, à la disposition de tous, y compris des trafiquants d’antiquités, et des membres du gouvernement péruvien, un pays, comme la plupart d’Amérique du Sud, où la corruption est endémique.

Du coup, il s’est fait voler la découverte de cette cité, avec tout son mobilier archéologique potentiel.

Combien de fois, écoutant ses vidéos, je m’étais dit « … mais tais- toi, ne donne pas des précisions…« .

Il y a des moments où la naïveté n’est plus que de l’imbécilité

Il y a des moments où la naïveté n’est plus que de l’imbécilité, et son besoin de visibilité sur Internet, entre autres défauts, lui aura coûté cher.

Il aurait pu, même vis à vis des autorités péruviennes, rester plus vague sur ses découvertes, ne mentionnant que les mineures, celles ne permettant pas à déterminer l’emplacement exact de Paititi, tout en donnant des positions géographiques légèrement erronées, etc.

Que cela nous serve de leçon, quand nous avons accès à des informations sensibles, pouvant donner lieu à des accaparements, et à des utilisations à notre détriment.

Que ce soit en cryptozoologie, comme dans tout autre domaine où nous pouvons susciter l’intérêt malsain de personnes malintentionnées.

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