Les Chroniques de MBSnatura (20) : Un Stégosaure serait peu probable

En ce qui concerne le Mokélé-Mbêmbé africain, un supposé Stégosaure serait peu probable, de nos jours, du fait de certains paramètres climatiques et atmosphériques actuels.

Mais je vois que, tout de suite, vous avez une réponse comme quoi ce serait pourtant possible, s’il était plus petit.

Demain, avec ces raisonnements, on aura des Ptéranodons miniatures, des Brontosaures nains, des Yetis de poche, etc.

Décidément, dans leur grande masse, les cryptozoologistes sont incorrigibles, indécrottables, affligeants, dans leur volonté obtuse que si quelque chose, un jour, a cru être vu par quelqu’un, c’est obligatoirement qu’il existe. Aussi je vous avoue que cette tendance, qui continue à vouloir donner une existence réelle au monstre du Loch Ness, par exemple, en dépit de toutes les raisons logiques et scientifiques qui s’y opposent, cela commence vraiment à user ma patience et à amoindrir ma tolérance.

En fonction de toutes les lois connues, de la biomécanique, de la physiologie (y compris celles du métabolisme), de la physique, de la biochimie, de la géophysique, etc., il est possible de déterminer, par avance, pour toute créature, rampante, marchante, volante, nageante, une enveloppe de plausibilité biologique.

C’est à dire, des paramètres de poids, de volumes, de tailles, de besoins alimentaires, etc., minimaux et maximaux, en deçà desquels et au delà desquels une créature biologique, obéissant aux lois qui existent sur cette planète, ne peut pas exister, certaines contraintes ou bien certaines pressions environnementales rendant sa survie, et plus encore sa descendance, impossibles.

Une fois de tels filtres établis, il serait facile, pour tout les cryptides prétendus, de vérifier que, en fonction des informations les concernant, ils sont dans cette enveloppe de survivabilité ou bien ils n’y sont pas.

S’ils y entrent, ils sont possibles (je dis bien possibles, et non pas certains), et dans le cas contraire, ils n’existent pas.

Du coup, on fait un grand ménage dans la ménagerie cryptozoologique, en conservant ce qui peut être pris au sérieux (mais pas encore scientifiquement prouvé), et ce qui relève du grand n’importe quoi (dont on se désintéresse afin de se concentrer sur l’utile).

Nous avons pas mal d’animaux, sur cette Terre, qui sont très proches de ces limites, par le bas (la musaraigne, pour les mammifères) ou bien par le haut (la girafe, toujours pour les mammifères), par exemple.

Pour d’autre animaux, qui seraient envisagés, il est évident, par exemple, qu’un animal à sang chaud, vivant à grande profondeur, en continu, en s’alimentant, par des branchies, en oxygène dissous dans une eau à la limite de l’anoxie, n’est pas possible.

Même chose pour une girafe avec une taille du double ou bien du triple de celle connue, ou encore avec une libellule de deux mètres d’envergure (qui a existé quand la teneur en oxygène était bien plus élevée, dans l’atmosphère), etc.

Voilà de quoi couper court à l’extraordinaire de pacotille, pour le gigantisme.

Et, pour ce qui est de l’extraordinaire par le nanisme, il est plus plausible (cf. les éléphants nains qui furent présents sur certaines îles méditerranéennes), y compris chez nous (les Pygmées).

Mais, la justification par le nanisme ne doit pas être employée, à tout bout de champ, par les cryptozoologistes à tous crins, comme un joker leur permettant de tenter de contourner les arguments solides et fondés contre la survivance actuelle d’animaux de grande taille du passé.

Et d’autant plus que, le nanisme, lui aussi, a ses limites, et notamment climatiques, car, avec des température trop basses, la survie devient bien plus difficile que pour des animaux plus gros, du fait du rapport volume-surface corporelle très défavorable et entraînant une hémorragie calorique, pour les animaux à sang chaud ne pouvant ni hiberner, ni se cacher sous la neige ou bien sous la terre.

On pourrait envisager, pour des sauropodes reliques, un métabolisme lent, limitant le besoin, en volume, de la prise alimentaire journalière, aidé par des températures élevées facilitant le maintien d’une température interne suffisante.

Effectivement, une version miniature, de ce genre d’animaux, est biologiquement possible, et elle entraînerait obligatoirement une nouvelle dénomination Linéenne, choisie par le découvreur, pour ce qui serait le deuxième terme nominatif.

Toutefois, le nanisme ainsi supposé aurait alors une conséquence fâcheuse, pour de tels animaux (y compris d’autres reliques naines d’une époque révolue), et ce serait leur plus grande vulnérabilité à des prédateurs, bien plus rapides et bien plus performant qu’eux, y compris de nos jours.

Imaginez un Sauropode de la taille d’un cheval, confronté à un félin…

Donc, le gigantisme et le nanisme ont leurs limites, des limites qui doivent être prises en compte, dans ce que j’esquissai comme un système de filtres, raisonnés et prouvables, décidant qui est possible et qui ne l’est pas.

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