Les Chroniques de MBSnatura (30) : De la Cryptofaune

Dans la Chronique précédente N°29 , j’ai abordé le sujet de la cryptobotanique et de la discrimination d’attention qui existe à son égard.
Mais cette discrimination d’attention frappe aussi la cryptofaune, car, si les grands bipèdes suscitent la curiosité et même l’engouement (plus, également, d’autres entités, encore bien moins certaines, mais tout aussi spectaculaires), il est évident que le reste de la cryptozoologie est tout aussi négligé et peu fréquenté.

Dans tous les cas, l’explication est simple, c’est celle de la facilité
de la pratique.

Un grand bipède hypothétique, du fait de sa taille, c’est plus facile à voir qu’un Cryptide mammalien de la taille d’un chat, par exemple, et c’est aussi bien plus facile à identifier pour ce qu’il est supposé être.

Si l’on en est déjà là pour un Cryptide mammalien de taille moyenne, que dire des autres ordres, dont les tailles sont encore inférieures, et les identifications encore plus difficiles.

Se crée ainsi un biais observationnel évident, et qui rejette dans
l’anonymat, et même dans l’ignorance, de potentiels autres Cryptides.

D’un autre côté, il n’y a pas besoin d’années d’études pour être capable de reconnaître comme tel un grand bipède cryptozoologique, tant on en trouve des descriptions, partout.

Et donc, tout le monde peut se bombarder cryptozoologiste, en la
matière, et facilement se mettre en chasse.

Par contre, pour bien d’autres entités potentielles, même en se
cantonnant seulement au domaine des mammaliens, il en va tout autrement, et seuls des spécialistes pourraient s’y retrouver, sur le terrain, sauf que, ces spécialistes, ils n’existent pas, ou bien ils ne veulent surtout pas être assimilés à des cryptozoologistes.

Quant aux cryptozoologistes amateurs, combien d’entre eux vont se donner la peine et le temps de devenir, sinon des experts, au moins de très bon semi-professionnels, pour certains ordres, genres, espèces, de la faune.

Du coup, la cryptozoologie n’est pas près de se distinguer, et donc de
se distancer, de ses entités phares que sont les grands bipèdes, et
quelques autres, qui sont, en cryptozoologie, l’équivalent de ce qu’est l’arbre proverbial, celui qui cache la forêt.

Toutefois, si la cryptozoologie a une chance de pouvoir se développer, en dehors des entités vedettes, ce sera non pas du fait des cryptozoologistes (plus ou moins généralistes et plus ou moins
compétents), mais par l’activité de tous ces amateurs qui sont autant de spécialistes, en microfaune mammalienne, en ornithologie (dont les bird-watchers), en herpétologie, etc.

En tout cas, pour ce qui est de la cryptozoologie classique, qui n’est rien d’autre que de la zoologie.

De la Cryptozoologie spéciale

Et pour la cryptozoologie spéciale, celle des grands bipèdes, et des
autres entités extraordinaires, le constat est facile : les quasiment
seules observations rapportées sont le fait de personnes qui ne sont en rien des cryptozoologistes, tandis que, dans le camp de ces derniers, et sauf exception inconnue du rédacteur de ces lignes, il n’existe aucun cas d’observation visuelle fiable parce que réalisée à suffisamment courte distance pour limiter le risque de fausse identification, de la part de l’un de ces cryptozoologistes se présentant comme tels.

Ce qui permet de faire un rapprochement avec l’ufologie, où, identiquement, les témoignages sont essentiellement le fait de personnes n’étant pas des ufologistes, tandis que ceux qui se revendiquent comme tels et qui ont vu, au moins une fois, personnellement, l’objet de leur activité, sont rarissimes (voir le cas de Jacques Vallée).

Le ratio numérique, entre témoins béotiens et cryptozoologistes,
explique-t-il, à lui tout seul, ce décalage, ou bien d’autres facteurs sont-ils en jeu.

Notons simplement que le témoin lambda ne cherche pas à voir un grand bipède, et donc son attention, comme ses activités, en pleine nature, ne sont en rien proactives vers ce but, et pourtant il lui arrive d’en voir, si l’on en croit ce qui s’en dit, dans les milieux cryptozoologiques.

Le cryptozoologiste, au contraire, met toutes les chances de son côté (choix des zones, matériels, etc.), pour en voir, et il n’y arrive pas.

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