Les Chroniques de MBSnatura (37) : « De l’intérêt pour la Cryptozoologie » « 

Foin des actions, cette fois, mais examinons plutôt les acteurs, en cryptozoologie, tout comme nous étudierions des Cryptides.

Premier Stade

Nous avons le quidam qui arrive en cryptozoologie en tombant par hasard sur un article ou bien sur un site internet, sans en rien savoir, de cette cryptozoologie, et après un temps minimum, ce quidam va abandonner ce qu’il estime être de la fumée sans feu et il n’y reviendra plus…ou bien, il va vouloir en savoir plus.

Deuxième stade

C’est donc, désormais, un curieux qui va voguer d’informations en
informations, pour essayer de se construire une image cohérente du
sujet, ce qu’il aura plus ou moins du mal à réaliser, selon la qualité
de ses sources d’informations.

De nouveau, après ce stade, une partie de ces curieux ne va pas
poursuivre plus loin, décidément convaincus que tout cela n’est qu’un ramassis d’impossibilités servies par des hurluberlus.

Ceux qui auront décidé de poursuivre plus avant sont désormais des
connaisseurs en devenir, même s’ils restent parfois dubitatifs (ce qui
est plutôt bon signe, compte tenu des scories de la cryptozoologie).

Troisième stade, stade charnière

Une fois arrivés en ce point, une scission va se produire, entre ceux
qui resteront l’équivalent des « followers » des réseaux sociaux, c’est à
dire ceux se tenant passivement au courant, plus ou moins régulièrement, des avancées du domaine de la cryptozoologie ; et d’autre part, ceux qui seront chatouillés par l’envie de s’y lancer, sur le terrain même, ou bien, et à minima, qui décideront d’entrer dans l’arène pour y agir sous des formes indirectes (articles, blogues, etc…).

Certains s’y investiront sur le très long terme, tandis que, pour
d’autres, ce sera une expérience plus brève, pour diverses raisons
(désintérêt ultérieur, changement de priorité, autres obligations, etc.).

Il est évident que les pratiquants sur le terrain ne seront qu’une
infime minorité, par rapport aux autres, du fait des contraintes à
surmonter (financières, de disponibilité, de santé, etc…).

Quatrième stade : des compétences

Et même parmi eux, vont exister des différences notables, surtout en termes de compétences, pour mener des recherches qui peuvent impliquer de vraies expéditions.

Auquel cas, outre un bagage scientifique minimum (sinon, comment
conduire des recherches sérieuses, de leur choix à la publication des
résultats), une aptitude à organiser et ensuite à conduire une expédition, une endurance physique et psychologique, et bien d’autres qualités, sont indispensables.

Bien entendu, il y a expédition et expédition, tout comme, en alpinisme, il y a le Mont-Blanc ou encore le Cervin, d’une part, et d’autre part, il y a l’Everest ou bien l’Aconcagua.

De plus, certains champs d’explorations ne sont pas accessibles à des explorateurs indépendants, comme les deux Pôles, les fonds marins (au-delà d’une poignée de dizaines de mètres de profondeur), et aussi toutes ces zones interdites d’accès, sauf autorisations gouvernementales rarement accordées, et encore, uniquement pour des expéditions dûment accréditées et dont les membres sont des professionnels reconnus.

Et même pour d’autres zones, ce sont les conditions climatologiques, les difficultés d’accès, le coût des équipements nécessaires, qui vont être autant de freins définitifs à l’action.

En outre, il y a toute une gradation dans la qualité des acteurs, qui
sont les aventuriers de ces expéditions.

Les professionnels (les diplômés, pour faire court) et les
semi-professionnels (les autodidactes de très haut niveau, pouvant être reconnus comme des personnes sérieuses par les professionnels) sont la minorité de cette déjà minoritaire classe qui est celle des cryptozoologistes de terrain.

Pour les autres classes d’explorateurs, on trouve beaucoup de bonne
volonté, un grand engagement personnel, et même des sacrifices
importants qui sont consentis, mais les maigres résultats obtenus, et
parfois des actions et des comportements peu scientifiques, sur le
terrain, faute de connaissances sérieuses, de compétences nécessaires, d’expériences solides, viennent ruiner les efforts engagés, et nullifier les possibilités de découvertes probantes et tant espérées.

Et ce différentiel (pour ne pas dire ce déficit), entre le temps,
l’énergie, les moyens, tous dépensés, et les résultats finalement
obtenus, va parfois se cumuler sur des années, sinon plus encore,
jusqu’à ce que l’âge, l’épuisement des ressources, etc…, ne mettent un terme à ces expéditions tournant à la quête du Capitaine Achab, en espérant que la fin de l’aventure ne sera pas aussi tragique que ce
n’est le cas pour ce Capitaine de fiction.

Cinquième stade en guise de conclusion

Arrivé en ce point, une personne observant la cryptozoologie avec un point de vue depuis Sirius peut se demander pourquoi engager tant de sa vie et de ses ressources, dans des quêtes dont rien de définitivement prouvé, à ce jour, en tout cas, scientifiquement, ne permet d’assurer qu’elles sont fondées sur du réel.

Seuls ceux qui s’y lancent peuvent, éventuellement, apporter une
réponse, tout comme les Conquistadores à la recherche de l’Eldorado, ou bien Percy Fawcett pour sa recherche de Ciudad Blanca, ou encore les chasseurs de trésors hypothétiques qui sont à l’œuvre de par toute la planète.

Sans oublier cet alpiniste, George Mallory, interrogé au sujet de sa
motivation pour vouloir atteindre le sommet de l’Everest : « …Because it’s there… ».

Mais au moins, lui, il avait la preuve absolue que l’Everest existait bien.

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