Brêves 2000

/07/2000

Pic à Bec d’Ivoire

Vous connaissez certainement Woody Woodpecker, le pic bleu des cartoons américains. Un autre pic américain mérite de devenir aussi célèbre, au moins parmi les cryptozoologues : le pic à bec d’ivoire – ivory-billed woodpecker pour les Anglo-Saxons – (Campephilus principalis).

 
Peinture : Jean-Jacques Audubon
 

Considéré comme éteint depuis les années 1930, cet oiseau a fait l’objet d’observations à Cuba en 1985, et tout récemment en Louisiane, dans le Parc naturel de Pearl River.
Le témoin, David KULIVAN, est étudiant en sylviculture à l’université de Louisiane à La Nouvelle-Orléans, et donc bien entraîné à l’observation ornithologique : son témoignage est considéré comme le plus crédible obtenu à ce jour par Frank GILL, président de l’American Ornithologist Union.

Vous trouverez plus de détails sur la page : http://www.al.com/news/mobile/Jul2000/9-a355419a.html

13/07/2000

Coelacanthe de Java : photo truquée !

Une pitoyable mystification ne grandit pas l’ichtyologie française : l’hebdomadaire Nature, dans son numéro du 13 juillet 2000, dénonce un truquage photographique auquel est mêlé, fût-ce indirectement, le descripteur (d’ailleurs controversé) du coelacanthe indonésien (Latimeria menadoensis). En quelques mots, la photo du spécimen découvert par Mark ERDMANN à Sulawesi (Indonésie) en 1998 a été réutilisée dans un montage pour tenter d’établir l’existence d’un spécimen capturé à Java dès 1995.

18/08/2000

Yowie

Une dépêche AAP du 17 août nous informe que des échantillons de poils ainsi que des moulages de traces attribués au Yowie australien, recueillis en octobre dernier par le leader d’une association du Queensland, les « Yowie hunters », Dean HARRISON, vont être transmis à fins d’analyses au laboratoire médico-légal de la police du Texas, qui devrait faire connaître ses conclusions sous une dizaine de jours.

En compagnie d’une équipe du Discovery Channel, HARRISON aurait surpris un Yowie aux yeux rouges grognant à une vingtaine de mêtres; le caméraman, ayant quelque peu perdu son sang-froid n’a malheureusement pas pu filmer la créature.

Le reportage devrait être diffusé prochainement malgré tout, avec l’intervention des Drs CHILCUTT et MELDRUM de l’Université d’Etat d’Idaho, pathologistes à qui ont été confiés les échantillons ci-dessus évoqués.

Précision : Jimmy CHILCUTT est un spécialiste mondialement reconnu des empreintes digitales humaines, qui a étudié aussi celles d’autres primates. Surtout, en 1999, entendant parler des dermatoglyphes associés à certaines traces de bigfoot, il a voulu « réfuter », a contacté Jeff MELDRUM (qui détient la plus importante collection de moulages de traces). Et à sa propre surprise il a été contraint de les déclarer authentiques ! A une piquante exception près : celles de Walla Walla, les premières, qui ont déclenché l’affaire, n’étaient pas valables, non pas forcément fausses mais l’opérateur avait dû être trop pressé et laisser ses propres empreintes. Mais d’autres, de trois origines différentes dont le Tennessee, ont trouvé grâce à ses yeux : les sillons ne sont pas dans le même sens que les nôtres.

13/09/2000

Fausses pistes

Les restes d’un chupacabras (« suceur de chèvres ») trouvés au Nicaragua au début du mois ont fait l’objet d’une étude en laboratoire : comme on pouvait s’en douter d’après les photos, il s’agissait tout simplement d’un chien (et plus précisément d’une chienne)

18/10/2000

Trace de corps de Sasquatch

En septembre 2000, une équipe de chercheurs a effectué aux USA (Etat de Washington, ne pas confondre avec la capitale fédérale) un moulage non plus seulement de pied (c’est tellement banal), non plus seulement de main (c’est plus rare mais pas inédit), mais de tout un côté du corps d’un bigfoot qui se serait allongé dans la glaise.

On distinguerait donc un bras, une épaule, une fesse, un talon, avec la marque indiscutable des muscles et des poils. Ce n’est pas encore vraiment rendu public, mais des « autorités » comme Jeff MELDRUM et John GREEN ont vu et attestent la chose. Un article sera bientôt consacré à cette découverte dans Cryptozoologia. A suivre…

20/11/2000

Une nouvelle limace

Une nouvelle espèce de limace a été découverte fin 2000 dans les Alpes de Haute-Provence.

Si le mollusque en question est loin de rivaliser avec l’Octopus giganteus (le poulpe colossal) il reste que la faune des invertébrés de France et d’Europe peut encore nous réserver quelques surprises…

01/12/2000

Des Coelacanthes sud-africains !

Un plongeur sud-africain, Pieter VENTER, au cours d’une plongée à grande profondeur en octobre dernier au large de Sodwana (Afrique du sud), eut la surprise de tomber sur trois coelacanthes. Le 27 novembre 2000, il en observa encore trois (les mêmes ?) par 115 m de profondeur, dans les mêmes parages, et put les filmer dans leur élément.

La présence de coelacanthes au large de l’Afrique du Sud avait déjà été signalée par divers rapports.

Du reste, le premier spécimen de coelacanthe (Latimeria chalumnae) avait été capturé au large de l’Afrique australe. Toutefois, les différences de biotope entre les Comores (où vit l’espèce) et la côte sud-africaine, ainsi que les résultats négatifs de précédentes recherches en sous-marin de poche, avaient conduit à admettre que la présence occasionnelle de coelacanthes dans cette région s’expliquait par des spécimens égarés depuis les Comores. La découverte de trois (voire six) spécimens au même endroit oblige désormais à admettre qu’une population distincte, autochtone, vit effectivement au large de Sodwana !

Décidément, après la découverte d’une nouvelle espèce au large de Sulawesi (Indonésie) en 1998, le coelacanthe n’a pas fini de nous étonner en cette fin de siècle…
Le célèbre mathématicien et philosophe Henri POINCARÉ (Cicéron, c’est Poincaré… tous les potaches ont fait le jeu de mots), parlant des nouveautés scientifiques, faisait remarquer que leur acceptation par la communauté des chercheurs n’étaient pas du tout immédiate, mais qu’elle suivait trois étapes qu’on peut résumer ainsi :
1) c’est absolument impossible !
2) bon, d’accord, c’est possible… mais qu’est-ce que ça change ?
3) c’est absolument exact, et d’ailleurs nous l’avions toujours dit !

Les derniers rebondissements sur la découverte de coelacanthes sud-africains ne semblent pas devoir échapper à ce schéma…

Lorsque le premier spécimen du coelacanthe (Latimeria chalumnae) fut pêché en 1938 au large d’East London (Afrique du Sud), son descripteur J.L.B. SMITH recueillit des témoignages sur la présence de ce poisson au large des côtes sud-africaines elles-mêmes. Cela fut tenu pour invraisemblable par divers chercheurs, dont le professeur MILLOT, un des spécialistes du coelacanthe au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.

Quand on découvrit un deuxième spécimen aux Comores en 1952, et que dans les années qui suivirent près de 200 individus furent pêchés dans cet archipel, on admit que le premier spécimen était un individu égaré de son aire répartition normale (en clair : venu accidentellement des Comores au gré des courants).
Toutefois, la singularité du premier spécimen (1 cas contre près de 200), amena certains, à l’occasion du « jubilée » des 50 ans du coelacanthe (en 1988), à émettre une nouvelle hypothèse pour expliquer le spécimen d’East London de 1938 : le chalutier du capitaine GOOSEN l’aurait pêché en parfaite illégalité dans les eaux des Comores (alors colonie française), et non pas au large de l’Afrique du Sud !

La découverte récente de plusieurs spécimens fort éloignés des Comores (Mozambique 1991, Madagascar 1995 et 1996) porta un premier coup à cette thèse de l’impossibilité d’une population sud-africaine. Désormais, on ne pouvait plus dire : « il n’y a pas de coelacanthes en Afrique du Sud », mais « oui, on peut trouver des coelacanthes en Afrique du Sud, mais ce sont des individus venus accidentellement des Comores, donc ça ne change rien au problème »…

La découverte d’une population (et même d’une espèce distincte : Latimeria menadoensis) de coelacanthes au large de Sulawesi (Indonésie) en 1998, a fait avancer la question, et l’on a commencé à s’enhardir sur la possibilité de l’existence d’autres populations encore inconnues.

Enfin, le film d’un trio de coelacanthes il y a quelques jours au large de St-Lucia (Afrique du Sud) vient de démontrer que les rapports que j’avais rassemblés dans divers articles, sur la présence de coelacanthes dans cette région, étaient parfaitement fondés !

Il y a bien eu une tentative désespérée des incrédules jusqu’à la dernière heure : le film ayant été réalisé par des plongeurs à 105 mètres de profondeur, certains ont mis en doute la véracité des faits, affirmant qu’on ne peut pas plonger à un telle profondeur en scaphandre autonome classique. C’est parfaitement exact, mais il suffisait de se renseigner un minimum pour apprendre que l’équipe a utilisé un mélange gazeux ternaire (hélium + azote + oxygène), permettant ce type de plongée à grande profondeur sans ressentir les graves troubles liés à la respiration de l’azote à haute pression (narcose de l’azote). Du reste, un des plongeurs est mort d’une embolie gazeuse lors de la remontée.

Pline l’Ancien (dit Pline le naturaliste) avait coutume de dire : ex Africa semper aliquid novi (« de l’Afrique vient toujours quelque chose de neuf »), ce que confirme de manière spectaculaire la découverte des jours derniers. Mais à l’instar du pirate latiniste d’Astérix, je pourrais dire également : nihil novi sub solis lumine (rien de nouveau sous la lumière du soleil).

(Merci à Michel RAYNAL pour ce commentaire)

12/12/2000

Statistiques BIGFOOT

Bobbie SHORT vient de publier les nouvelles statistiques de John GREEN sur le nombre d’observations de Bigfoot qu’il juge sérieuses (j’avoue ignorer les critères précis) Etat par Etat (province par province pour le Canada).

Par rapport au précédent pointage (à notre connaissance, dans « Sasquatch, the Apes among us », Hancock, Seattle, 1978) on note une très nette percée de l’Est, en particulier dans la région des Grands Lacs (l’Ohio et la Pennsylvanie à eux deux talonnent la Californie, pourtant plus vaste et « partie » bien avant, et qui garde individuellement la tête…), mais aussi le Maryland. Mais quasiment tous les Etats sont peu ou prou concernés.

Bigfoot va (en tout cas est signalé) partout. Le Sud-Est est sous-représenté par rapport à ses prétentions, mais les bigfooters du cru ont mauvaise réputation. Un trou curieux, le Québec.

Bien entendu, il ne faut pas en déduire une densité de population, ou même une probabilité de présence, bigfootienne (oserait-on dire), mais plutôt la densité d’investigateurs agréés par John GREEN, qui connaît quand même son affaire. Et à population bigfootienne égale, les régions à forte population humaine auront a priori beaucoup plus d’observations (une observation suppose un observateur et un observé).

16/12/2000

Pseudonovibos mériterait bien son nom

Depuis une dizaine d’années, l’Indochine a livré plusieurs nouvelles espèces de grands mammifères.
En 1994, deux chercheurs allemands, PETER et FEILER, ont décrit une nouvelle espèce d’ongulé, à partir de cornes spiralées trouvées au Cambodge, sous le nom de Pseudonovibos spiralis, littéralement « le faux nouveau boeuf à spirales ».
Des travaux récents d’une équipe française sur des trophées datant de 1925 et conservés en France, montrent que les cornes sont « sculptées et totalement factices ».

En clair, pseudonovibos n’existerait pas en tant qu’espèce nouvelle, et son nom scientifique devrait alors être invalidé.

20/12/2000

La baleine qui se cache à l’eau

Lors d’une conférence que Michel RAYNAL a faite en mars 1999 à Rome, pour le 3ème Colloque Européen de Cryptozoologie, il avait présenté une analyse inédite des découvertes de cétacés depuis LINNÉ (1758) jusqu’à nos jours.

A cette époque, on connaissait 79 espèces de cétacés, et il faisait remarquer que le vingt-et-unième siècle commençant le 01 janvier 2001 (et non pas le 01/01/2000, comme le croient à tort nombre de personnes), il n’était pas exclu qu’un nouveau cétacé vienne enrichir la liste avant la fin du vingtième siècle…

C’est pratiquement chose faite, avec la distinction d’une nouvelle espèce de baleine franche (Eubalaena glacialis) dans le Pacifique nord, à partir de nombreuses analyses d’ADN, publiées dans le dernier numéro de la revue Molecular Biology.

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